Polychrome

Laurent Saksik ou l’histoire fabuleuse de l’œil extra polychrome d’un artiste

C’est le jeudi 29 octobre 2015, que je rencontrais à l’hôtel Scribe Laurent Saksik et son œil extra polychrome, l’un m’a accueilli, l’autre m’a ouvert son iris extra polychrome, tous deux m’ont initiée puis fascinée. Mais laissons la parole à l’artiste et à son œil extra polychrome.

 

 

A l’origine de votre travail ?

La couleur et le pouvoir de l’œil m’ont toujours fascinés. Il y a deux modes pour travailler et concevoir la couleur :

Le mode dit addictif qui augmente la lumière. Ses couleurs primaires sont le rouge vert et bleu en mélangeant les trois à part égale on obtient un blanc.

Le mode dit soustractif qui obscure la lumière. Ses couleurs primaires sont le rouge, jaune et bleu, en mélangeant les trois à part égale on obtient un noir.

Dans mon travail j’utilise les deux modes. Je sample avec pour la conception de mes toiles ou installations. C’est un aller et retour entre le soustractif et l’addictif : c’est un long travail afin de parvenir au résultat escompté.

Virtuose, analogie musicale pour Laurent Saksik et son œil extra polychrome, samplant des échantillons de peinture qui ne cessent de bouger dans le temps. Ils sont météo sensible en fonction de la lumière ambiante : lumineux la nuit, hyper délicats le jour.

 

 

 

A la base de votre travail ?

A la base c’est une conception, un goût de travailler avec la lumière. L’origine de tout cela est de créer à travers la lumière : artificielle ou naturelle. C’est un plaisir, une passion de pouvoir façonner des oeuvres avec le spectre lumineux : confectionner et fabriquer des espaces, des lieux de contemplations.

Ce qui fascine Laurent Saksik et son œil extra polychrome c’est cette dimension d’espace pas vraiment déterminée. « Nous ne savons pas où ça commence comme nous ne savons pas où çà s’arrête » Un arrêt du temps pour Laurent et son œil ultra polychrome se suspendant à une phase de contemplation.

 

 

Aujourd’hui s’expose « Projectures » dans le saint siège cinématographique de l’hôtel Scribe. Quels sont alors vos désirs visuels (les vôtres et ceux de votre œil ultra polychrome ?

Les « projectures » c’est un mot valise : peinture et projection, définissant la technique picturale de l’artiste: une rencontre de lumière artificielle projetée (comme au cinéma) et de pigments colorés.

Concernant le choix des œuvres articulant l’exposition : La « Marilyn » de Warhol, « Les Femmes Pinceaux » de Klein, « Water Lilies » de Monet et l’une de mes œuvres antérieures, m’ont paru évidentes à la faisabilité de mes « Projectures ».La « Marilyn » de Warhol est un portrait d’un renouveau religieux : nécessité compréhensible suite à une tentative d’attentat meurtrier. Après la « Pop star » c’est « l’icône » qui ressurgit, il était urgent de les adapter en espace lumière. Pour Klein il change les outils de la peinture avec ses « Femmes Pinceaux » pour produire des œuvres. Un processus qui m’a semblé naturel d’intégrer à l’exposition. Le troisième tableau ressort de l’une de mes œuvres, une sculpture « Passim » utilisant la technique de l’huile superposée avec celle du glacis. Et enfin les « water Lilies » de Monet qui sont totalement un jeu de lumière, système de touches né d’un mélange d’optique. C’était assez naturel comme réinterprétation. Les deux encres, cimaises introduisant l’exposition me permettent de montrer que l’on peut traiter de la même chose avec une technique différente.

 

 

A l’avenir : vos projets (les vôtres et ceux de votre œil ultra polychrome)

J’ai deux commandes publiques :

L’une pour l’université de la recherche à Cergy Pontoise : un travail sur la couleur et le vitrail et une autre pour la Préfecture de Paris pour qui j’ai redessiné le drapeau français : lumière aux LED drapeau en perpétuels mouvements. Le drapeau français ayant servi d’exemple à beaucoup d’autres pays et de par là même en contient beaucoup d’autres. Une interprétation pluri-planétaire de la bannière française

 

 

Exposition du 2 octobre au 18 décembre 2015 à l’hôtel Scribe

1, rue Scribe 75009 Paris

Credits:

Words by Sophie Faucillion

Artwork and images the courtesy of Laurent Saksik

Special thanks to Outcasts Incorporated